Métavers et événementiel : Opportunité en or ou désillusion ?
Faut-il surfer sur la vague du métavers ou bien laisser cette tendance de côté pour le bien de l'événementiel ?
Acheter un appartement et ne jamais y dormir … Se balader dans le campus de son entreprise en restant assis au chaud chez soi … Avoir des vêtements de luxe portés par un avatar qui nous ressemble … Être propriétaire d’une œuvre d’art unique qui ne sera jamais exposée dans son salon … Devenir riche en un seul instant … Bienvenue dans le métavers, un monde parallèle où vous devenez qui vous voulez.
Le métavers est un mot qui a intégré notre vocabulaire récemment. Mais ce système de monde virtuel n’est pas nouveau. On pensera d’abord aux Sims, aux forums avec des avatars et encore plus, pour la génération Y (années 80-90), à Habbo Hotel.
Habbo Hotel (créé en 2000) – Avatar personnalisé qui évolue dans différents mondes, à la rencontre de nouvelles personnes – Habbo a intégré les NFT depuis septembre 2021 au sein de sa plateforme pour l’achat d’objets ou d’espaces. La technique d’achat d’objets virtuels était déjà en place dans les années 2000, où notre monnaie suffisait pour acheter des crédits et avoir accès à ces objets virtuels. Mais personne n’en était vraiment propriétaire, comme aujourd’hui.
(source des définitions – Futura Sciences)
La blockchain est une base de données décentralisée et sécurisée qui garde en mémoire l’historique de toutes les opérations.
Une cryptomonnaie est une devise numérique décentralisée qui utilise des algorithmes cryptographiques et un protocole nommé blockchain pour assurer la fiabilité et la traçabilité des transactions. Les cryptomonnaies sont entièrement virtuelles, elles peuvent être stockées dans un portefeuille numérique protégé par un code secret appartenant à son propriétaire. Des plateformes d’échanges (Binance, Coinbase, Bitstamp, etc.) servent à acheter et revendre de la cryptomonnaie en ligne.
« Méta » signifie « au-delà » et « vers » désigne le mot « univers ». Nous obtenons donc « au-delà de l’univers » ou « univers parallèle »
Un NFT désigne un fichier numérique auquel un certificat d’authenticité numérique a été attaché. Plus exactement, le NFT est un jeton cryptographique stocké sur une blockchain. Un NFT permet de rendre un fichier numérique unique (ex : peinture, vidéo, photo, film, objet virtuel…etc)
Un objet non fongible est un objet unique qui n’est pas interchangeable. Par exemple, l’argent est fongible, on peut échanger des euros ou des cryptomonnaies, mais une œuvre d’art est non fongible, car unique.
La réalité augmentée désigne une interface virtuelle, en 2D ou en 3D, qui vient enrichir la réalité en y superposant des informations complémentaires. (Les musées l’utilisent pour améliorer l’expérience utilisateur – ex : Musée d’Orsay avec Smartphone, on obtient plus d’interactivités avec une oeuvre).
La réalité virtuelle est une technologie qui permet de plonger une personne dans un monde artificiel créé numériquement. Il peut s’agir d’une reproduction du monde réel ou bien d’un univers totalement imaginaire. L’expérience est à la fois visuelle et auditive. L’expérience se déroule grâce à des objets (gants, vêtements, casques …) Elle ne doit pas être confondue avec la réalité augmentée.
Ces nouveaux entrants changent le paysage du digital, de l’internet et des métiers de demain. A ce sujet, 70% des influenceurs pensent que le métavers va remplacer les réseaux sociaux (étude Izea )
Les plateformes sociales ne parviennent plus à rémunérer correctement les créateurs de contenus et les influenceurs y voient une opportunité de s’enrichir avec la vente de produits virtuels dérivés, la vente d’œuvres uniques : films, photos, audios …
D’ailleurs, il n’est pas rare de croiser une marque de renom sur le métavers comme Balenciaga, Nike, Louis Vuitton, Burberry, L’Oréal …
Le secteur de l’événementiel, qui a connu une digitalisation accélérée depuis l’épidémie dans la composition de ses événements, regarde d’un œil attentif les opportunités de développement dans l’univers du métavers.
En effet, la créativité est sans limites : construction d’un plateau TV virtuel, modélisation d’un campus d’entreprise, cérémonie de remise de prix dans un univers non réel, accueil d’un collaborateur à grande échelle … etc.
Ce nouveau lifestyle permet de repousser les frontières du réel, d’atteindre encore plus de personnes, et de diffuser un message à un plus grand nombre, tout en captant l’attention.
Mais est-ce sans conséquences ? N’y a-t-il pas de risques de voir perdre l’ADN, l’essence même de l’événementiel, qui est de placer l’humain au cœur de la stratégie ?
Au final, la réalité augmentée / virtuelle n’est-elle pas la bonne alternative qui contournerait les limites et permettrait malgré tout de plonger le participant dans un univers à part entière ?
Aujourd’hui, s’établir dans le métavers représente un coût conséquent quand on sait que Carrefour a pu acheter une parcelle de terrain nu de 36 hectares pour 300 000 euros. Et des terrains à plusieurs millions d’euros se vendent là où les célébrités élisent domicile (enfin, si on peut appeler cela un domicile …)
Le métavers est un outil intéressant qui peut être utilisé pour certaines animations comme la gamification, réunir des collaborateurs du monde entier au sein d’un même espace, la modélisation d’un campus d’entreprise … etc.
Mais il ne faut pas oublier de vivre sa vie et d’en apprécier sa valeur, en continuant d’y joindre des interactions physiques.
Jusqu’à présent le digital était au service de l’événement. Aujourd’hui, le métavers et ses activités connexes doivent pouvoir jouer la même symphonie.
L’humain peut avoir besoin de s’ancrer dans le réel « ici et maintenant » car le monde virtuel a ses limites et peut avoir « in fine » un effet déceptif du fait de sa « non existence ». On assiste à une remise de prix dans une arène de gladiateur, on est acclamé par la foule virtuelle et une fois l’événement terminé, on ferme l’écran de l’ordi en se retrouvant de nouveau dans notre vie de tous les jours, sans pouvoir garder une seule trace de ce moment.
Les questions sont posées !